samedi 25 mai 2013

Actualité.


Jeudi 23 mai. A l'aube, deux attentats simultanés contre un camp militaire et les exploitations minières d'Areva au Niger ont fait, on l'apprend vite, une vingtaine de morts. La veille, un soldat britannique a été assassiné de façon horrible dans une rue de Londres par deux fanatiques islamistes. A Stockholm, les ghettos de banlieue sont en ébullition, comme à Paris en 2005 et à Londres en 2011. A Leipzig, le président Hollande est arrivé aux commémorations des 150 ans du SPD et il s'apprête à y prononcer un important discours…
Qu'importe ! Sur une grande chaîne publique de radio, le bulletin de 13 heures s'ouvre sur une information d'une dimension autrement importante : Georges Moustaki est mort. Et pendant six ou sept minutes, on s'attarde longuement sur la personnalité et l'œuvre d'un artiste certes sympathique et délicat, mais dont la plupart des moins de trente ans ignore même le nom. On sollicite quelques vieilles vedettes à la mémoire parfois défaillante pour dire, comme il convient, les formules attendues et tout le bien qu'elles pensent d'une personnalité récemment défunte. Au terme de la nécrologie et suite à la petite musique transitionnelle, on commence enfin à parler du reste, les deux attentats, le crime de Londres, etc…
Ce n'est qu'un détail, mais il donne la mesure de l'inanité du brouhaha médiatique qui, hors quelques émissions de qualité, tient lieu d'information dans l'espace audio-visuel. En noyant tout, l'anecdotique et l'essentiel, l'important et le dérisoire dans le même fleuve de paroles, la culture de masse travaille patiemment, non seulement à la dépolitisation, mais à l'infantilisation de ce qu'on appelait autrefois le peuple et qu'on nomme aujourd'hui les masses.
Après, on s'étonne de l'ignorance des fondamentaux, des raisonnements simplistes, pour ne pas dire puérils qui règlent tous les problèmes sur la base du "n'y a qu'à" et qui font fi des plus élémentaires réalités. On s'alarme du crédit des démagogues, de gauche comme de droite, dont le "pensée" se réduit à des slogans. On s'effraie de la montée des "populismes".
Avouons qu'on a tout fait pour en arriver là et qu'on persiste.

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